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Dossier :Beji Caïd Sebssi biographie et parcours d’un vétéran de la politique

Le président Béji Caïd Essebsi, le premier chef d’Etat élu de Tunisie suite à des élections pluralistes et démocratiques, et ayant dirigé la transition démocratique après la révolution du Jasmin, qui a déclenché le printemps arabe de 2011, s’est éteint jeudi matin à Tunis. Il avait 92 ans.

Sa mort, dans l’hôpital militaire de Tunis, a été dans un premier temps annoncée par un communiqué de la Présidence de la république, avant d’être confirmée par le gouvernement. Aucune cause n’a été précisée. Il est à noter qu’il a été admis à l’hôpital le mois dernier, provoquant des rumeurs selon lesquelles il était décédé.

Au cours d’une carrière diplomatique de plus de 60 ans, M. Essebsi était le seul responsable politique tunisien à avoir exercé des fonctions politiques dans la nouvelle démocratie, ainsi que sous les dictatures précédentes.

Les tunisiens auront aujourd’hui (Samedi 27 Juillet) une dernière occasion pour rendre hommage à la mémoire de leur président, et ce lors des obsèques grandioses à partir du palais de Carthage et jusqu’à sa dernière demeure.

Actuellement, le président de l’Assemblée des représentants du peuple, Mohamed Ennaceur, assume la présidence conformément aux dispositions de la Constitution tunisienne du 17 janvier 2014.

Parcours d’un vétéran de la politique

Une éducation à la conduite du pouvoir et à la responsabilité

Né le 29 novembre 1926, à Sidi Bou Saïd, un village au sommet d’une falaise au nord de Tunis, Essebsi poursuit son cursus secondaire au Collège Sadiki.

Il part ensuite en France, où il entame des études de droits. Vice-président de l’Association des étudiants musulmans nord-africains et également membre actif de la résistance contre le protectorat français, au sein du Néo Destour, il devient l’allié proche de Habib Bourguiba.

Après l’obtention de l’indépendance en 1956, Bourguiba devient le premier président de la Tunisie et Essebsi est nommé conseiller du président.

Les titres se suivent, de chef de l’administration régionale passant par directeur général de la sûreté de l’Etat, jusqu’à Juillet 1965, où il est nommé ministre de l’intérieur à la place de Taieb Mehiri. Censé partir en tant qu’ambassadeur aux Etats-Unis, son départ est annulé, seulement pour devenir ministre de la défense et ministre d’Etat dans le gouvernement de Bahri Ladgham.

En 1970, il démissionne de son poste de ministre de la défense, suite à des divergences de vue avec Bourguiba due à la politique autocratique menée par le régime. 

Ambassadeur en France de 1970 à 1971, Beji Caïd Essebsi défend la démocratisation au sein du Parti socialiste destourien (PSD), le parti au pouvoir, et est exclu. Il rejoint l’opposition en adhérant au Mouvement des Socialistes démocrates (MDS).

Après toute une décennie, BCE réintègre le gouvernement en tant que ministre des affaires étrangères (1981-1986). L’un des évènements les plus marquants de ces six ans est sans doute son plaidoyer au Conseil de sécurité de l’ONU en faveur de la condamnation internationale du raid aérien israélien en 1985 contre le siège du quartier général de l’Organisation de libération de la Palestine à Hammam Chott, dans la banlieue sud de Tunis. Une opération qui qui coûta la vie à cinquante Palestiniens et dix-huit Tunisiens.

Une expérience éprouvée par le temps

Après l’avènement du 7 novembre 1987, Beji Caïd Essebi préside brièvement l’Assemblée nationale de 1990 à 1991, ne se rallie pas à l’opposition mais se retire de la politique et se consacre de nouveau à son cabinet d’avocat. . Une prise de distance qui sauve des années plus tard son image, lors du soulèvement démocratique et l’éviction de Ben Ali.

L’entente dans le conflit: l’Homme qui a su restituer le sens de la division démocratique

En 2011, le président de la République par intérim Fouad Mbazaâ, lui fait appel en tant que premier ministre d’un gouvernement provisoire chargé de préparer l’élection d’une Assemblée constituante dans le but de marquer l’aube d’une nouvelle ère post-révolutionnaire et rédiger une nouvelle Constitution.

Le parti islamiste Ennahdha remporte les élections d’Octobre et forme un gouvernement de coalition « Troïka », et Béji caïd Essebsi rejoint l’opposition.

Le bourguibisme : Une étiologie politique de nouveau à l’épreuve

Le 16 Juin 2012, il annonce au Palais des congrès de Tunis sa décision de fonder son propre parti politique, le mouvement de Nidaa Tounes. Le 6 Juillet 2012, le parti obtient officiellement son autorisation. Un parti au sein duquel, le politicien cherche à rassembler différentes sensibilités démocratiques œuvrant pour un projet de société moderniste. Son parti remporte 86 sièges (soit 39.6% d’un total de 217 sièges) à l’Assemblée des représentants du peuple aux élections législatives et lui-même la présidentielle de 2014. Il a été crédité de 55,68% des suffrages exprimés.

Son mandat sera marqué par son soutien de la cause féminine. En 2017, les femmes musulmanes obtiennent le droit d’épouser des non-musulmans. En 2018, il s’est engagé à présenter un projet de loi visant à garantir l’égalité d’héritage qui n’a toutefois pas franchi le parcours d’obstacles au Parlement, ainsi que son refus de parapher les amendements de la loi électorale qu’il a jugé discriminantes.

Critiques

Béji Caïd Essebsi a été critiqué par l’Instance Vérité & Dignité, qui a été instituée après la révolution de 2010 pour enquêter sur les violations commises pendant les années de dictature. La commission l’impliqua dans des violations des droits de l’homme en 1963, alors qu’il était directeur de la sécurité nationale et qu’il faisait face à une tentative de coup d’État militaire contre Bourguiba.

Le rapport de la commission indiquait que Essebsi avait supervisé les procès inéquitables des adversaires de Bourguiba, dirigés par des juges qui n’étaient pas indépendants. Slaheddine Caïd Essebsi, son frère, a également été cité dans le rapport comme étant présent aux procès à titre d’avocat nommé par le gouvernement. Aucun des deux hommes n’a jamais commenté les conclusions du rapport.

Faits peu connus

À travers sa vie, Essebsi est resté dévoué à Bourguiba, le considérant comme un héro et un « Idol ». Il écrit, « Habib Bourguiba : le bon grain et l’ivraie ».

Beji Caïd Essebsi en images

Ancien Président de la République tunisienne Beji Caid el Sebsi
Béji Caïd Essebsi
l’homme d’État tunisien Beji Caid el Sebsi
Mohamed El Bey Caïd Essebsi, devenu caïd-gouverneur et amir liwa (général de division)
Béji Caïd Essebsi étudie à l’annexe du Collège Sadiki
Béji Caïd Essebsi a été chargé d’importantes responsabilités gouvernementales entre 1963 et 1991
e Bèji Caïd Essebsi, est décédé le jeudi 25 juillet 2019, à l’âge 93 ans
Béji Caïd Essebsi appartient à une famille de l’ancienne bourgeoisie tunisoise

Références

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